La naissance de mon fils, à la maison, avec l’aide de Rose Faugeras
Ma rencontre avec Rose remonte à maintenant un peu plus de 4 ans. J’étais alors enceinte de 6 mois et fermement décidée dès mon premier mois de grossesse à ne pas vivre un accouchement à l’hôpital. Je n’avais pourtant pas encore de lieu pour accoucher, car j’étais vadrouilleuse et n’avait pas la moindre idée d’où je poserai mes valises. Là où j’étais pas de personnel soignant pratiquant l’AAD, tant pis, je fais mon bébé toute seule, voilà ma décision. A l’hopital, quand je m’y rend pour une première écographie un peu
tardive à 4 mois de grossesse, je suis accueilli avec les remontrances moralisatrices et surtout ce chiffre qui restera gravé « 3 accouchements sur 10 sont des accouchements à risques », autant vous dire que cela m’a plutôt conforter dans mon choix qu’effrayer. C’est alors que l’on me parle de Rose, cette sage femme de Guéret qui fait plus de 200km pour venir accoucher les femmes dans l’Allier. Je l’appelle et décide de la rencontrer sans grande conviction. Mais, lorsqu’elle passe le pas de ma porte, je suis éblouï par cette rencontre. En quelques instants et juste avec ses mains je comprends tout sur le petit être qui pousse à l’intérieur de moi, alors même que sur 2 échographies, peu chaleureuses soit dit en passant, je n’ai rien compris du tout. Ses compétences m’impressionnent et ses gestes emprunts de douceurs me font admettre que c’est avec elle que j’enfanterai, car cette femme ne pratique pas simplement le métier de sage femme, faire naître les enfants c’est un don qui lui coule dans le sang.
J’ai vécu un accouchement serein et rapide. La tâche n’était pas sans peine, mais je ne nourrirai pas ce mythe de « la pire douleur qui puisse exister ». Il m’est évident que donner la vie ne peut être aussi douloureux que de mourir dans la violence, comme de recevoir une balle par exemple et de se vider doucement de son sang. Ce fut épuisant et Rose fut d’un grand soutien et fidèle à elle même d’une grande douceur.
Alors pour moi ce fut l’accouchement parfait, mais pour certaine les conditions sont différentes et que bien qu’il puisse arrivé à certaine d’entre nous de vivre des difficultés, je reste persuadée que Rose ai fait de son mieux. Lorsque l’on est malade et que l’on va chez son médecin pour se soigner, il arrive que celui-ci malgré tout ses efforts ne parvienne pas à nous guérir, doit-il alors craindre de se faire radié de l’ordre des médecins ? Combien de kiné faut-il aller voir avant de comprendre que notre mal de dos provient d’un problème d’occlusion des dents ? Les thérapeutes nous ayant malgrés tout soulager partiellement de nos maux sont-ils pour autant des incapabables, des incompétents ?
Pour ma part, si je n’ai plus de sage femme pouvant accompagner mes accouchements à domicile, je prendrai le risque d’accoucher chez moi sans assistance médicale. Car mon bien être relève aussi de mon environnement et les hôpitaux ne me sont pas des lieux rassurants. Je reste persuadée que si mon accouchement s’est si bien passé et si rapidement c’est que j’étais entièrement détendue et confiante quant au lieu choisi pour mon premier (et seul pour le moment) accouchement et quant aux personnes m’accompagnant dans ce moment.
A l’heure où la décroissance devient nécessaire, désengorger le service hospitalier devient logique.
Nous allons enfanter, soit donner la vie, nous ne somme pas des malades. Du moins, laissez nous notre liberté de choix, cesser de nous contraindre à l’accouchement en clinique ou hôpital, laissez nos sages femmes exercer leur métier.