TEMOIGNAGE ET RESSENTI D’UNE PATIENTE DE ROSE
Accoucher en milieu hospitalier ou à la maison est un choix qui relève des futurs parents suivant leur conception de projet de naissance envisagé pour leurs bébés. Autrement dit c’est un droit dont les sages-femmes sont les accompagnatrices que ce soit dans les maternités ou en accouchement à domicile. Comme pour tous les sujets, l’accouchement à domicile est une alternative minoritaire par rapport à la pensée unique crée par le système qui nous préconise l’accouchement en maternité mais est-ce une raison pour mettre des freins à la tolérance et au respect de ceux qui font ce choix en connaissance de cause ? La diversité n’est-elle pas la clé de l’harmonie entre tous ? Cultiver nos différences en les complétant plutôt qu’en les opposants pourrait être une solution…
Rose pratique une façon de voir le métier de sagefemme qui me correspondait au moment où j’ai appris ma grossesse. Ce n’est pas que le mode traditionnel dit normal en maternité est mauvais pour autant, c’est simplement que suivant les individus nous avons des approches divergentes de la maternité mais cela ne veut pas dire qu’il y a à porter un quelconque jugement à l’égard de l’un ou l’autre si l’on suit une logique d’égalité et de justice !
Je ne souhaite pas conter le déroulé de ma grossesse et de mon accouchement, juste mettre en lumière certains points qui me semble fondamentaux :
J’ai éprouvé de la frustration quand Rose m’a dit qu’il n’était pas possible pour moi d’accoucher à domicile pour ma première grossesse à cause de l’éloignement de mon domicile avec la maternité la plus proche mais que pour une seconde grossesse ce serait possible car la législation concernant la distance de trajet est différente. Cela a généré une profonde incompréhension en moi. Comment peut-on affirmer à l’avance que le second accouchement sera plus favorable sachant que chaque grossesse est indépendante l’une de l’autre ? Après la loi est ainsi faite et je ne voulais en aucun cas apporter des soucis à Rose et donc nous avons mon mari et moi accepté cette réalité. Le jour de mon accouchement Rose m’a tout de même accompagné durant tout le long de chaque étape et même jusqu’à la maternité bénévolement et j’ai fini d’accoucher, après avoir fait l’essentiel du travail à la maison, dans la salle nature de la clinique des Emailleurs à Limoges.
Pour moi la volonté et le désir d’accoucher à domicile était viscéral car dans mon esprit vivre au mieux le travail avant l’accouchement, qui a duré pour ma part une bonne dizaine d’heures, être chez moi était plus propice au bon cheminement, dans mon cocon familial, dans mon univers, un environnement paisible et serein me semblait nécessaire, alternant comme j’en ai eu envie mes postures, prenant un bain…dans mes repères sécurisants. En aucun cas, cette volonté partait de ne pas faire dans la norme, juste d’être à l’écoute de mes besoins. Il me semble regrettable qu’une coopération effective ne se pratique pas entre milieu hospitalier et libéral en gardant en priorité la santé et le bien être des patients en cohérence avec leurs choix de prise en charge et de gérer individuellement sa santé, en toute responsabilité.
Par la suite, je n’ai pas été satisfaite de mon suivi médical à la clinique des Emailleurs mais ce n’est pas pour autant que j’ai envisagé des poursuites, cela m’a simplement conforté dans ma volonté d’accouchement à domicile. Chacun fait de son mieux suivant les circonstances !!!
De ce fait, j’envisage prochainement une seconde grossesse en accouchement à domicile cette fois-ci mais je n’ai à ma connaissance pas d’autre sage-femme que Rose dans mon secteur en qui j’ai toute confiance et qui soit dans la possibilité de m’accompagner dans cette démarche. Quand cette grossesse verra le jour, je n’ai pas encore de solution mis à part un accouchement à domicile isolé ce qui serait regrettable alors que des sages-femmes en ont les compétences !!!
De jouer à la chasse aux sorcières n’est pas dans l’intérêt des patients et l’histoire de Rose de l’extérieur ressemble à un règlement de compte. Ne serait-ce pas plus sain plutôt que de rejeter l’accouchement à domicile en attirant des problèmes aux peu de sages-femmes qui le pratiquent, de mieux l’encadrer et le soutenir, travaillant à l’unissons avec le milieu hospitalier dans la pensée d’une prise ne charge globale et en collaboration ? Rendre inaccessible l’accompagnement de l’accouchement à domicile par toutes sortes de contraintes n’amènera à mon sens qu’une altération des conditions d’accouchement avec des femmes qui se retrouveront seules chez elles.
Aujourd’hui c’est ainsi mais dans nos compétences personnelles chacun peut faire changer le cours des choses en commençant peut être par rendre justice équitable à Rose, prenant en compte tous les accompagnements et accouchements à domicile qu’elle a réalisé avec brillo, permettant à de nombreux parents de vivre ce moment suivant leur volonté en toute sécurité bénéficiant d’un accompagnement professionnel fondé, efficace et expérimenté et ainsi la traiter sur le même niveau que ses collègues en maternités sur les faits produits et non d’instaurer un jugement / procès de l’accouchement à domicile. Je souhaite simplement qu’une prise de conscience juste et louable aura lieu à l’issu de cette histoire car de mon point de vue la sanction réservée à Rose est très sévère.
Je souhaite manifester ainsi que mon mari et mon fils Ely notre profond et énorme soutien à Rose dans cette période difficile ainsi que beaucoup de persévérance à demeurer la personne qui la caractérise.